Le piratage et moi

Après des mois d'attente, le coffret de l'intégrale de Black Lagoon sur lequel j'ai travaillé cinq semaines à l'automne 2009 est sorti le 3 mai 2010. J'étais tout ému de le retrouver en vente sur Internet - mon premier petit bébé !

 

Quelle ne fut pas ma surprise quand, quelques jours plus tard, je me suis aperçu que le tout premier épisode était disponible illégalement sur des plateformes d'échange de fichiers ! Une semaine ne s'était même pas encore écoulée qu'un travail de longue haleine se trouvait déjà donné en pâture aux internautes !

 

C'est alors que j'ai déclaré ma première guerre au pirate ! J'ai facilement retrouvé la trace de celui qui avait mis en ligne l'épisode (il l'annonçait clairement sur un forum : "je vais ripper Black Lagoon"), j'ai contacté l'administrateur du forum et les sept ou huit plateformes sur lesquelles le fichier était disponible. Les réponses ont été très rapides : en moins de 24 heures, le fichier était effacé et n'est désormais plus disponible. Victoire !

 

Malgré tout, le fichier a été téléchargé plusieurs fois et rien ne me dit que ça ne recommencera pas. Et il est évident que je ne peux pas passer ma vie à jouer au petit policier sur la toile, à la recherche des gens qui utilisent mon travail (et celui des premiers ayants droit) impunément.

 

C'est une petit victoire, certes, mais qui met en lumière le problème que pose cette facilité de copie et de transfert. Et cela donne presque raison aux clients qui, sous prétexte que le manga est le genre le plus piraté en ligne, osent baisser leurs tarifs d'adaptation. Un doublage coûte cher, il faut donc maximiser l'investissement. Le piratage étant ce qu'il est, les éditeurs et distributeurs vont subir un manque à gagner, manque à gagner qu'ils répercutent sur l'adaptateur que l'on paiera moins cher pour faire le même travail. Après tout, je vais travailler tout autant, que mon travail soit diffusé à grande ou petite échelle et qu'il soit piraté ou non. Ce n'est pas à moi qu'il faut faire payer le manque à gagner. Libres à eux de faire de la publicité pour le produit et d'empêcher le plus possible tout acte de piratage.

 

J'en appelle donc au bon sens et à la responsabilité des consommateurs et des internautes : en tant qu'auteur, ma rémunération complémentaire sur le travail effectué sera proportionnelle au succès de l'œuvre - c'est ce qu'on appelle le droit d'auteur. Et en cela, il doit être respecté, tout comme les créateurs originaux doivent être respectés.

 

Faire une bande-annonce ou un petit montage de quelques scènes dans le but de faire connaître et promouvoir l'œuvre, passe encore (il faudrait théoriquement demander l'autorisation aux ayants droit), mais mettre en ligne un épisode dans sa totalité ou le contenu intégral d'un DVD est interdit, illégal et, de ce fait, passible de sanction.

 

NON au téléchargement illégal et au piratage des œuvres audiovisuelles, quelles qu'elles soient !

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